Fluidité du trafic routier à Lille : les chiffres détaillés
Le fabricant de GPS Tomtom vient de publier son étude sur le niveau d’encombrement du réseau routier de 59 grandes villes européennes en 2012. Cette étude se base sur les informations de positionnement en temps réel de tous les conducteurs qui utilisent Tomtom, et on peut donc imaginer que ses résultats sont particulièrement fiables. De cette étude, on apprend notamment que Moscou est la ville la plus congestionnée, directement suivie par Istanbul, Varsovie et Marseille. Paris est 7ème, Londres est 14ème (une conséquence de son péage urbain ?) et Lille est 34ème.
On ne s’appelle pas Lille Transport pour rien, et vous imaginiez bien que c’est au cas particulier de Lille que nous allions nous intéresser ici !
La longueur totale du périmètre routier lillois étudié par Tomtom est de 1325 km, dont 163 km d’autoroutes. La quantité totale de mesures récoltées s’élève à 24,7 millions de km parcourus par l’ensemble des véhicules utilisant Tomtom.
Le classement de Lille
Lille est classée 34ème sur 59 en Europe et 6ème sur 7 en France. Cela sur l’ensemble des villes étudiées naturellement. Rappelons en outre que plus on est loin de la 1ère place, mieux c’est ! Le classement français est le suivant : Paris (7è), Nice (15è), Lyon (17è), Toulouse (21è), Strasbourg (30è), Lille (34è), Nantes (37è).
Les chiffres détaillés de la congestion routière lilloise
Le niveau moyen de congestion à Lille s’élève à 21%. Ce qui signifie que, en moyenne, le temps passé par les automobilistes sur les routes est supérieur de 21% à ce qu’il serait en l’absence complète de bouchons. A titre de comparaison, Moscou (1er) est à 66%, Paris (7è) à 33% et Saragosse (59è) à 9%.
Si on détaille ce chiffre de 21% en fonction des lieux et des horaires, voici ce que l’on obtient.
Durant la pointe du matin : 53% de congestion (temps perdu sur la route par rapport au même parcours sans les bouchons)
Durant la pointe du soir : 48%
Sur autoroutes : 16%
En-dehors des autoroutes : 27%
Les jours de semaine : 25%
Le week-end : 9%
Ce qui ressort de ces chiffres, c’est que la pointe du matin est plus importante que la pointe du soir (53% contre 48%). Une différence qui s’explique facilement par le caractère plus resserré des horaires de déplacements le matin. Le soir, c’est plus étalé dans le temps et la congestion a donc tendance à être moindre. On apprend également que la congestion est nettement plus marquée en-dehors du réseau autoroutier que sur celui-ci.
Combien de temps perd-on sur les routes ?
L’étude apporte également deux chiffres intéressants. Le retard durant les périodes de pointe s’élève à 30 mn par heure roulée, ce qui est beaucoup. Et le retard cumulé sur un an pour un conducteur qui ferait un trajet quotidien de 30 mn s’élève au total à 76 heures. Si on multiplie ces 76 heures par le nombre de conducteurs concernés, ce n’est plus en heures qu’il faut compter mais en années !
Enfin, l’étude confirme ce que les automobilistes constatent à longueur d’année sur les routes, à savoir que :
Le meilleur jour pour circuler c’est le mercredi (le matin) et le lundi (le soir)
Le pire jour pour circuler c’est le jeudi (le matin) et le vendredi (le soir)
Le meilleur trimestre est le 3ème (logique puisque ce sont les vacances scolaires) et le pire est le 4ème.
Quelles solutions pour réduire la saturation du réseau routier ?
Ce ne sont pas les pistes qui manquent pour diminuer ce niveau de saturation. Nous vous en parlions dans un article précédent : lors du colloque sur l’écomobilité au Conseil Régional du 28 mars dernier, les nouvelles tendances de la mobilité ont été débattues. Tout cela tourne beaucoup autour des nouveaux usages de la voiture : covoiturage, autopartage, passage de la voiture du mode "possession" au mode "usage". Quand on sait qu’une voiture est, en moyenne, utilisée 1 heure par jour, on se dit qu’il y a beaucoup de marge de progrès ! Une autre solution qui a été évoquée est le ré-aménagement des temps de vie. Par exemple, décaler les horaires dans les entreprises, les lycées ou à l’université pour diminuer l’effet de pointe du matin. L’idée fait son chemin, à en croire la réunion qui s’est tenue le 3 avril dernier avec Eric QUIQUET, premier Vice-Président aux Transports à Lille Métropole, et Fabienne BLAISE, la Présidente de l’Université de Lille 3. Mais déjà en 2009, lors du grand débat mobilité à Lille Métropole, on parlait de cela et rien n’a encore vu le jour en 2013... Autre piste d’avancée également : dédier une voie sur les autoroutes, aux heures de pointe, pour les véhicules à occupation multiple (plus d’une personne). Cela se fait déjà ailleurs dans le monde, essentiellement en Amérique du Nord, alors pourquoi pas à Lille également ? Lors de la prochaine séance plénière du Conseil Régional le 12 avril prochain, le groupe EELV prévoit d’ailleurs de demander le lancement d’une étude, co-portée par la DREAL, sur la faisabilité d’une voie réservée au covoiturage sur l’A1 puis toutes les autoroutes de la région.
Le document complet de l’étude est disponible sur le site de Tomtom : http://www.tomtom.com/lib/doc/conge...