Créer une vraie gare routière à Lille
Un secteur en pleine libéralisation
On voit bien que le sens de l’histoire est au développement du transport par car en France. Notre pays est resté relativement à l’écart de ce type de transport en raison de la LOTI (Loi d’Orientation sur les Transports Intérieurs), datant de 1982 et qui a octroyé à la SNCF le monopole pour le transport régulier de voyageurs dans le pays. Plus précisément, pour pouvoir opérer une ligne de car régulière entre deux villes françaises, la LOTI impose l’accord préalable de l’Autorité Organisatrice des Transports en charge (l’Etat dans ce cas précis) et de la SNCF. On comprend alors pourquoi nous n’avons jamais vu fleurir en France de grandes compagnies de car nationales comme c’est souvent le cas dans les autres pays : National Express et Stagecoach en Grande-Bretagne, Swebus en Suède, Alsa en Espagne, etc...
Mais les choses évoluent et la SNCF elle-même l’a bien compris en lançant IDBUS, qui vient directement concurrencer Eurolines. Et la compagnie anglo/américaine Megabus aussi a mis un pied en France en reliant Paris à la Grande-Bretagne via Boulogne-sur-Mer. Depuis 2010, la législation (sous la contrainte de l’Europe) autorise le cabotage. Ce qui signifie qu’une compagnie de car basée dans l’Union Européenne et qui exploite une ligne entre deux pays européens peut prendre en charge des passagers qui voyagent au sein d’un seul et même pays situé sur le parcours, pourvu que cela ne constitue pas l’essentiel de l’activité de la ligne et pourvu que l’Etat donne son accord pour l’ouverture de la ligne. A titre d’exemple, si une compagnie exploite la ligne Paris/Londres, avec un arrêt à Lille, un passager peut monter à Paris pour descendre à Lille. L’étape suivante de la libéralisation sera l’autorisation de toutes lignes nationales par car et pour toutes les compagnies, sans que ce soit forcément du cabotage sur une ligne internationale.
D’ailleurs, l’Autorité de la Concurrence a annoncé le 27 février 2013 le lancement d’une consultation publique à l’automne prochain sur le sujet ainsi que le lancement d’une enquête sur les conditions de libéralisation du transport interrégional par autocar en France. Les questions posées sont notamment :
Le régime d’autorisation encadrant les ouvertures de lignes est-il trop contraignant ?
L’ouverture à la concurrence doit-elle être élargie aux lignes intérieures ?
L’égalité des chances est-elle garantie entre tous les opérateurs potentiellement intéressés ?
Dans quelles conditions les autocaristes peuvent-ils se regrouper ?
Le détail se trouve sur le site de l’Autorité de la Concurrence.
Tout ce contexte réglementaire fait que, au départ de Lille, Eurolines, Flibco et IDBUS (par ordre alphabétique pour ne froisser personne...) ont ouvert des lignes vers Amsterdam, Bruxelles, Charleroi, Londres, Paris et d’autres villes européennes. Et ce n’est que le début !
Le contexte étant précisé, venons-en maintenant à ce qui pose problème. Pour que de nombreux cars desservent notre ville, il est important qu’ils disposent de places pour se garer et que leurs passagers puissent les attendre dans des conditions de confort acceptables. Est-ce actuellement le cas ? Non.
Il manque une vraie gare routière à Lille !
Selon nous, il manque cruellement une gare routière digne de ce nom à Lille, avec une zone abritée (idéalement intérieure) pour pouvoir attendre les cars et des panneaux indicateurs qui présentent les prochains départs/arrivées, bref, tout ce que l’on trouve dans une gare SNCF sauf que ce serait ici pour des cars. Nombreuses sont les villes européennes qui disposent d’une telle infrastructure (comme Stockholm en Suède par exemple) mais à Lille, on doit se contenter de deux places de stationnement le long d’un trottoir près de la Gare Lille Europe, à la merci du vent et de la pluie quand le temps n’est pas de la partie. Trois places de stationnement seulement, alors "il faut voir sur place vers 10h30 ou 11h00 quand il y a 3 IDBUS vers Paris, Bruxelles et Londres simultanément à Lille-Europe. Si un Flibco ou un Eurolines se pointe, il fait obligatoirement son arrêt au milieu de la route !" précise JF de Translille.com, conducteur sur le réseau suburbain de Lille. La photo ci-dessous en atteste d’ailleurs.
Cette gare routière que nous souhaitons, qui servirait de point de concentration des lignes régulières, pourrait également permettre de garer les cars charter de touristes, et mieux que ce que propose le parking de huit places actuel (voir photo ci-dessous).
Où installer cette future gare routière ?
Elle pourrait se situer à proximité directe des gares Lille-Europe et Lille-Flandres (en sous-sol vu le peu de foncier disponible dans ce secteur). Un autre emplacement possible et également bien situé est celui que propose JF de notre partenaire translille.com : le futur quartier Saint-Sauveur. Encore à l’état de friche, il fait actuellement l’objet d’études pour son aménagement et offre l’avantage de disposer d’un foncier important, à proximité directe du centre ville. En outre, comme le fait à juste titre remarquer Translille, il est à proximité directe du périphérique et de plusieurs boulevards urbains, au contact de la ligne 2 du métro (stations Grand Palais ou Porte de Valenciennes, peut-être même aussi la future station intermédiaire St Sauveur déjà évoquée), au contact également de plusieurs lignes de bus (Liane 1, Liane 90, 13, 14, 18, 57, C1/C2). Si la gare routière devait se faire à cet endroit et en surface, il faudrait créer un bâtiment (comme une gare ferroviaire) pour l’attente des passagers. Si une station de métro devait se créer, l’idéal serait évidemment de faire un bâtiment unique pour le métro et pour cette gare routière. Le gros avantage de St Sauveur, c’est que ce quartier n’existe pas encore et qu’il est donc encore temps d’imaginer un emplacement pour cette gare !
Un modèle du genre : Stockholm
Un peu plus haut, nous citions la ville de Stockholm en Suède car elle est un peu un modèle à suivre en matière de gare routière. Dans cette ville, la gare ferroviaire et la gare routière sont mitoyennes (c’est souvent le cas) et, quand on se trouve dans la gare routière, on se croirait en fait dans une aérogare avec ses panneaux indiquant les prochains départs, ses portes d’embarquement, etc... On attend à l’intérieur et l’accès aux autocars se fait par des portes numérotées exactement comme dans un aéroport, à la seule différence que l’on ne passe pas par un filtre police ! Pour donner une idée du lieu, voici une photo d’illustration (vous noterez la qualité des installations).
PROPOSITION N°2013/001 (mars 2013) : créer une vraie gare routière à Lille, bien signalée sur les panneaux indicateurs routiers et dans les transports en commun, avec des conditions d’attente confortables pour les passagers (être à l’abri et à l’écart du trafic routier, avoir des panneaux indiquant les horaires des prochains départs, un service d’accueil). Il faudrait localiser cette gare routière à proximité directe des gros noeuds de transports (train/métro/tram/bus). Les emplacements envisageables seraient à proximité directe des gares Lille-Europe et Lille-Flandres (en sous-sol) ou dans le futur quartier St Sauveur.